Lancement du projet PréSA à Lys-Haut-Layon

Publié le 8 juillet, 2025#attractivite#seniors

Ce mardi 8 juillet 2025 a eu lieu la signature entre Lys-Haut-Layon et le Gérontopôle suivi du lancement du projet en question sur notre territoire, PréSA. Un projet d’envergure pour lequel seules 2 candidatures ont été retenues par le Gérontopôle : la commune de Lys-Haut-Layon et Les Sables d’Olonne Agglomération.

PréSA (Prévention en Santé des Aînés) est un projet de santé communautaire innovant porté par le Gérontopôle des Pays de la Loire. Il vise à améliorer l’accès à la santé des personnes de plus de 65 ans, avec une attention particulière portée aux aînés en situation de précarité et/ou d’isolement. Le projet se déploie sur deux territoires pilotes de la région : la commune de Lys-Haut-Layon (Maine-et-Loire) et l’agglomération des Sables d’Olonne (Vendée). En partenariat avec ces collectivités, il sera mis en œuvre sur une durée de 3 ans (2025-2027).

S’appuyant sur une démarche participative forte, PréSA mobilise les personnes concernées, aux côtés des collectivités locales, professionnels de santé, associations et de tous les acteurs intervenant auprès des aînés dont ceux du champ de la précarité. Ensemble, ils construisent des réponses concrètes et durables, en s’appuyant sur les savoirs d’usage, la co-construction et le renforcement du pouvoir d’agir (empowerment).

PréSA répond à 4 enjeux prioritaires :

  • Développer des actions de prévention ciblées, conçues à partir des réalités vécues localement;
  • Réduire les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé ;
  • Renforcer les dynamiques participatives et collaboratives, en valorisant les savoirs des personnes concernées ;
  • Évaluer les actions et les processus participatifs, pour tirer des enseignements transférables à d’autres territoires. Le projet se déploie selon une démarche structurée, articulée autour de 5 grandes phases :
    1. Diagnostic participatif en santé (juin – décembre 2025) → Etat des lieux de l’existant et identification des ressources, des besoins et des enjeux avec les acteurs locaux et les personnes âgées, à travers des ateliers, entretiens, outils cartographiques, et rencontres de terrain.
    2. Co-construction des actions (janvier – août 2026) → Élaboration collective des solutions à partir des enjeux identifiés, animation de groupes de travail mixtes, mise en débat de propositions dans l’objectif de définir un plan d’action spécifique à chaque territoire pilote.
    3. Mise en œuvre des actions (septembre 2026 – août 2027) → Lancement des actions identifiées par les territoires, appui au déploiement, accompagnement méthodologique et suivi technique par le Gérontopôle.
    4. Évaluation longitudinale et mesure d’impact (tout au long du projet) → Évaluation qualitative et quantitative des effets, des processus et des apprentissages, menée en continu avec les parties prenantes et les bénéficiaires.
    5. Valorisation (septembre – décembre 2027) → Capitalisation des résultats, production de ressources transférables, rapports, journée régionale de restitution, transfert vers les politiques publiques.

Le projet bénéficie d’un financement partiel grâce au Fond Social Européen Plus (FSE+) soutenu par la Région Pays de la Loire et l’Union européenne. Des partenariats financiers complémentaires sont en cours de recherche pour renforcer l’impact et la pérennité du projet.

Un sujet d’actualité

Le projet s’inscrit dans un double contexte de transition démographique et de progression des inégalités sociales chez les personnes âgées en Pays de la Loire.

D’ici 2035, la population régionale des 65 ans et plus atteindra plus d’un million de personnes, soit près d’un quart des habitants. Cette gérontocroissance s’observe notamment dans les agglomérations, ainsi que dans le département de la Vendée. Parallèlement, les données régionales montrent une progression marquée de la précarité chez les aînés :

  • Le taux de pauvreté des seniors ne cesse d’augmenter depuis dix ans.
  • Le nombre de personnes âgées pauvres est passé de 57 800 à 72 700 entre 2013 et 2019.
  • La part des plus de 60 ans dans la population pauvre est passée de 13 % à 18 %.
  • Les territoires ruraux, les petites villes et certaines zones de l’Anjou ou du sud Vendée concentrent des taux de précarité et d’isolement particulièrement élevés.

Les dernières données issues de Cart’âge, outil cartographique d’analyse territoriale du vieillissement développé par le Gérontopôle, confirment la poursuite de cette dynamique jusqu’en 2023, avec une hausse conjointe des bénéficiaires du minimum vieillesse et des personnes âgées en situation de pauvreté ou de dépendance à l’aide alimentaire.

La précarité ne se résume pas à une faiblesse de revenus : elle se manifeste par des privations concrètes — alimentaires, sociales, culturelles, résidentielles — qui altèrent directement les conditions de vie. La santé est au cœur de ces privations. Les personnes âgées en situation de précarité sont plus exposées aux pathologies chroniques (diabète, cancers, maladies cardio-neurovasculaires, troubles cognitifs), moins suivies médicalement, et plus susceptibles de renoncer aux soins.

Selon le rapport petits frères des pauvres « Vivre sous le seuil de pauvreté quand on a 60 ans et plus » (octobre 2024), plus d’une personne âgée pauvre sur dix (14 %) a déjà renoncé à consulter un médecin alors qu’elle était malade, en raison du coût ou de l’absence de mutuelle. La Complémentaire Santé Solidaire (C2S), pourtant conçue pour répondre à ces besoins, reste mal connue ou difficilement mobilisable : un tiers des personnes concernées n’en a jamais entendu parler. Des freins majeurs tels que la complexité des démarches administratives, une méconnaissance des droits ou le découragement face à la lourdeur des procédures expliquent ce non-recours. Le cumul de l’âge, de la précarité alimentaire et énergétique affecte la capacité des aînés à prendre soin de leur santé, aggravant des pathologies déjà anciennes ou mal prises en charge. Obésité, dépression, diabète, troubles artériels ou AVC sont fréquents, et dans certains cas, une alimentation déséquilibrée empêche même la faisabilité d’une intervention chirurgicale.

Ce même rapport précise qu’à cette réalité s’ajoute la pauvreté multidimensionnelle, que ne reflète pas le seul indicateur monétaire. Les données récentes de l’Insee révèlent qu’en 2023, 13,6 % de la population vivait en situation de privation matérielle et sociale, soit plus de 9 millions de personnes. Parmi les plus touchés figurent les personnes âgées, souvent confrontées à des privations alimentaires, à l’impossibilité de chauffer leur logement ou à l’isolement relationnel. La pauvreté relationnelle, telle que définie par Serge Paugam, sociologue français, renforce ce sentiment d’invisibilité et de perte de statut : se sentir inutile, sans reconnaissance sociale, ni rôle dans la communauté. Les seuils administratifs d’accès aux minima sociaux, bien que nécessaires, restent insuffisants pour cerner l’ampleur des besoins réels et des difficultés vécues. Pour l’association Petits frères des pauvres, il devient donc essentiel d’aborder la précarité des aînés sous l’angle de leurs expériences vécues, de leurs représentations subjectives et de leur rapport au lien social, à l’utilité et à la dignité.

Dans ce contexte, un enjeu central réside dans la capacité des territoires à concevoir et mettre en œuvre des démarches de prévention réellement inclusives, en mobilisant l’ensemble des acteurs locaux : professionnels de santé, collectivités, structures sociales, associations, mais aussi les personnes âgées elles-mêmes.

Le Gérontopôle des Pays de la Loire, à travers ses actions d’accompagnement des territoires en matière de participation citoyenne et de santé, constate un point de vigilance majeur : les personnes âgées en situation de précarité sont trop souvent absentes de ces démarches participatives. Les dispositifs de concertation ou de co-construction, bien qu’ouverts, restent peu accessibles à ce public vulnérable, pour des raisons économiques, sociales, culturelles ou liées à la santé. Cette situation crée un biais d’invisibilisation qui empêche d’identifier leurs besoins spécifiques et de construire des réponses adaptées.

Le projet PréSA cherche à répondre à ce manque. En s’adressant aux seniors les plus fragilisés, il ambitionne de construire avec eux, aux côtés des acteurs locaux, des actions concrètes de prévention en santé pensées pour leur réalité quotidienne. Il s’inscrit pleinement dans les orientations de la CNSA, les principes de l’OMS, et la stratégie régionale de lutte contre les inégalités sociales de santé.

Lys Haut Layon, un des deux territoires pilotes

Un territoire rural où la santé communautaire s’ancre dans la réalité du quotidien

Commune rurale du Maine-et-Loire, Lys Haut Layon compte 7 724 habitants en 2021. Le territoire se distingue par une dispersion de l’habitat, une faible densité et une structuration autour de plusieurs petits centres de vie. Cette configuration façonne les conditions de vie des habitants, en particulier des aînés, et oriente les possibilités d’accès aux services, à la prévention et aux soins. C’est également un territoire d’attachement fort, où les habitants expriment une proximité avec leur environnement, leurs repères et leurs habitudes. Cette réalité offre des points d’appui pour développer une approche de santé communautaire concrète et adaptée aux dynamiques locales.

Un vieillissement marqué

Le vieillissement démographique de Lys Haut Layon est particulièrement marqué. D’après l’outil Cart’âge, en 2021, près d’un quart de la population, soit 24,2%, a 65 ans ou plus. Selon l’analyse des besoins sociaux réalisée la même année, cette proportion devrait dépasser un tiers de la population (36,5%) d’ici 2030. La structure démographique témoigne de la coexistence entre une population relativement jeune et une concentration croissante d’aînés, surtout dans la partie haute du territoire.

Un territoire exposé aux inégalités sociales de santé

Selon l’outil Cart’âge, la grande majorité des retraités de Lys Haut Layon sont d’anciens ouvriers, agriculteurs ou employés. Leur niveau de formation est globalement modeste : plus de 60 % des personnes concernées n’ont pas de diplôme au-delà du niveau primaire. Ce capital scolaire limité a des effets concrets sur leur capacité à faire valoir leurs droits, à accéder à des démarches administratives ou à s’approprier des dispositifs de prévention. La dématérialisation croissante des services accentue cette exclusion. Du point de vue sanitaire, selon l’outil Cart’âge les inégalités se traduisent par une prévalence élevée de pathologies chroniques, des suivis pour affections de longue durée, et des difficultés structurelles d’accès aux soins, liées à la fois au manque de professionnels de santé et aux obstacles à la mobilité. Ces constats sont partagés par le Contrat Local de Santé 20219-2024 de l’agglomération du Choletais.

Une dynamique communautaire sur mesure

La spécificité du territoire impose de déployer des actions à l’échelle locale, en s’appuyant sur les centres de vie, les repères sociaux et les dynamiques déjà existantes. Le repérage des personnes en situation d’isolement ou de précarité ne peut se faire sans une collaboration étroite avec les acteurs de terrain : les CCAS, les associations, les mairies, les services d’aide à domicile. La mobilisation passe aussi par des lieux connus et fréquentés, comme les marchés, les bibliothèques ou les espaces associatifs, qui permettent d’entrer en contact de manière informelle et respectueuse. Ces portes d’entrée facilitent une approche d’« aller-vers » centrée sur l’écoute, la relation et la création de lien. En valorisant les formes de sociabilité existantes, les dynamiques locales et les ressources du quotidien, la démarche communautaire trouve un ancrage pertinent, à hauteur d’habitant.

Une ambition : renforcer la résilience communautaire

À travers cette expérimentation, Lys Haut Layon devient un territoire laboratoire pour penser une prévention en santé inclusive et adaptée aux réalités rurales. L’objectif est de renforcer la résilience communautaire en mobilisant les ressources locales, en soutenant les personnes âgées dans leur capacité à agir sur leur santé, et en créant les conditions d’une reconnaissance mutuelle entre les habitants, les institutions et les acteurs de proximité, notamment par la mise en place d’actions concrètes de prévention en santé. Il s’agit aussi de faire émerger un collectif capable de porter la voix des aînés précaires et de contribuer à l’évolution des pratiques professionnelles, des politiques locales et des représentations du vieillissement. L’ambition est de bâtir, dans la durée, une communauté de soin et de prévention qui s’enracine dans le réel, au plus proche des personnes concernées.

A propos du Gérontopôle

Le Gérontopôle des Pays de la Loire est une structure régionale d’innovation et de coopération dédiée au bien-vieillir et à la longévité en santé. Sa mission : fédérer les acteurs de la recherche, de la santé, du médico-social, de la formation, des collectivités et de la société civile pour accompagner les transitions démographiques et sociales liées au vieillissement.

Il agit comme tête de réseau en région pour :

  • Expérimenter de nouvelles approches de prévention et de parcours de vie pour les aînés,
  • Soutenir la recherche et l’innovation sociale et technologique,
  • Favoriser la diffusion de pratiques et de politiques publiques adaptées au vieillissement.

Le Gérontopôle porte ou accompagne de nombreux projets à fort impact social, comme
PréSA, en misant sur l’intelligence collective et la coopération territoriale

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